la Isla de Bowen

de César Mallorquí

Édition EDEBÉ

L’histoire commence par l’envoi d’un paquet à Lady Elisabeth Faraday, épouse du célèbre scientifique John Foggart, dont elle n’a plus de nouvelles depuis plus d’un an, et le vol dumystérieux contenu de ce paquet. Inquiète, elle fait appel à un collègue de son époux, le professeur Ulises Zarco, à qui elle demande de l’aide pour partir à sa recherche. Après avoir refusé tout net, l’irascible professeur change d’avis suite à l’analyse d’un fragment de l’étrange paquet. Il monte alors une expédition à bord du navire SaintMichel, commandé par le capitaine Verne, pour suivre les traces de son collègue et rival disparu. La seule piste qu’ils possèdent est un ancien code médiéval, le Codex Bowenus qui raconte l’extraordinaire voyage au Xe siècle de moines dans la mer de Barentsz. De Londres au cercle polaire en passant par la Cornouaille et la Norvège, Et de périples en aventures, ils débarqueront finalement à Bowen, une île infernale dominée par le Dieu Araignée.

La Isla de Bowen est un voyage riche en émotions, intrigues et aventures, mené tambour battant à la manière des récits classiques du XIXe siècle. Un véritable hommage à Jules Verne, Stevenson et Conan Doyle, pour ne citer que les plus grands. Le récit regorge également de références claires et revendiquées au monde de la bande dessinée et aux Comics, à la science-fiction, au fantastique et aux super-héros. Le Codex Bowenus, quant à lui, qui trace l’itinéraire que suivent les protagonistes, s’inspire du Voyage de Saint Brandan, un récit du Xe siècle décrivant le fantastique périple d’un groupe de moines évangélisateurs irlandais, ce qui ancre le roman dans la tradition des grandes découvertes de la littérature médiévale.

Le récit est écrit à la troisième personne, tout en étant ponctué d’extraits du journal intime du jeune Samuel, photographe récemment embauché par le professeur Zarco, qui apporte une vision personnelle entièrement neuve sur les autres protagonistes. En toile de fond de cette aventure qui se déroule en 1920, les séquelles de la grande guerre et les toutes dernières inventions technologiques.

Un schéma narratif et un schéma actanciel ficelés sur le bout des doigts mène le lecteur d’une traite et évite les longueurs typiques de la littérature du XIXe siècle. L’écriture est aisée et belle, les personnages bien soulignés et la trame est racontée de main ferme et intelligente : les nombreux ingrédients de cet excellent cocktail sont savamment livrés au lecteur au fur et à mesure, maintenant le suspense jusqu’à la fin.

Une lecture plus que recommandable pour tout lecteur qui ne se laissera pas arrêter par l’étiquette « littérature de jeunesse » : la seule exigence est d’avoir soif d’aventures et d’être prêt à explorer les confins du monde connu, à l’image des grands explorateurs et du capitaine Nemo.