21 giorni alla fine del mondo

De  Silvia Vecchini, Sualzo

édition  Il Castoro

21 giorni alla fine del mondo (21 jours avant la fin du monde) est un court récit graphique à la première personne, composé de neuf chapitres chacun introduit par un des principes du karaté, une tranche de 21 jours dans la vie de Lisa, une jeune fille entrant dans l’adolescence.

Ce roman de formation traite avec une grande délicatesse le thème de l’amitié, mais surtout ceux de la perte et de la peur. Le retour inattendu d’Ale son ami d’enfance va renvoyer la jeune Lisa à des moments tristes de son enfance et au double abandon qu’elle a vécu : celui de son père d’abord, qui les a abandonnées elle et sa mère et a refait sa vie, puis celui du départ d’Ale, parti du jour au lendemain sans donner de nouvelles. Dans ce récit, Lisa est présentée comme une jeune fille autonome et active : elle travaille avec sa mère, s’occupe d’elle-même, se déplace à vélo et pratique assidument le karaté, envisagé ici comme une philosophie de vie. Pourtant, elle va également devoir affronter l’une de ses plus importantes peurs : celle des chiens, et son amitié pour Ale qu’elle sent en danger va lui en donner la force.

Dans une écriture claire et précise, l’auteur évoque avec pudeur et sobriété les réflexions et les sentiments de Lisa, tandis que les passages traduisant plus fortement sa tristesse ou sa mélancolie sont laissés au dessin. C’est également dans le dessin en couleur sépia que le lecteur suit la vie de Lisa enfant, au fur et à mesure que ses souvenirs reviennent.

 

La sobriété du roman graphique passe également par le choix d’un nombre limité de personnages, dont la caractérisation bien cernée permet d’approfondir la psychologie dans un univers restreint. Aux côtés de Lisa, il y a Ale et son père, la mère et la grand-mère de Lisa, Rima la jeune indienne amie de Lisa, l’écrivain et ses deux chiens, et enfin le personnage de l’homme sur son vélo qui parcourt le village avec une pancarte annonçant la fin du monde, qui permet de comprendre aisément l’écoulement du temps et apporte une note dédramatisante au récit.

 

Ainsi, les 21 jours ont permis à Lisa de « faire le deuil » de son sentiment de perte et d’abandon. Une fin heureuse, puisque Lisa va retrouver Ale et le sauver de la noyade, permettra à l’héroïne d’ajouter un 21ème principe aux règles du karaté : toujours se relever et tenter d’être heureux. Une très jolie leçon de vie accessible aux enfants à partir de 11 ans.