Carmen Abad
Poésie
Caxamarca
Eres en el verde pentagrama
Música nueva en trance de tiempo…
Voz infinita atravesando valles y colinas inefables
Bajo la tersura de tu cielo.
Dulce y fresca altitud donde el alma
Diluye su amargura y se pone a cantar…
Y mi canto conjuga tu canto
En el límite de la luz y mi distancia…
Allí… donde tu horizonte se abre sin nunca
Donde el vuelo habita y crece la vida…
Allí… donde la noche desparrama luciérnagas
Y juega a la ronda…
Tu amor es el poeta que enmudece mi amor,
Y mi voz pausada y lenta se ha posado en ti.
Vendrán nuevas las voces de mi voz
Que cantará a tu arado…
Florecerá en el trigo esparciendo fragancia
Su rara ternura…
Azularán luceros que ondularán las fuentes
Y bajo el arco iris
El oro en retamas, vacilará en el viento
Repitiendo tu nombre.
¡Caxamarca pétrea y diáfana
tu silencio y tu tiempo van guardando al Inca!
Carmen Abad
Lima, Perú
1965
1er premio, Concurso Nacional de Poesía del Perú, 1965.
Caxamarca
Tu es dans le vert pentagramme
Musique nouvelle en transe du temps…
Voix infinie à travers vallées et collines
ineffables
Sous la candeur de ton ciel.
Douce et fraîche altitude où l’âme
Dilue son amertume et se met à chanter…
Et mon chant décline ton chant
À l’orée de la lumière et ma distance…
Là… où ton horizon s’ouvre à l’éternité
Où l’envol réside et la vie grandit…
Là… où la nuit éparpille les lucioles
Et joue à la ronde…
Ton amour est le poète qui bâillonne mon amour,
Et ma voix prudente et lente s’est posée en toi.
De ma voix naîtront de nouvelles clameurs
Qui chanteront tes moissons…
Sa rare tendresse
fleurira dans les blés répandant son parfum
Les étoiles s’habilleront de bleu pour animer les sources
Et sous l’arc-en-ciel
L’or des genêts dansera dans le vent
En répétant ton nom.
Caxamarca rocailleuse et diaphane
ton silence et ta durée sont les gardiens de l’Inca !
Carmen Abad
Lima, Pérou
1965
1er prix du Concours National de Poésie du Pérou, 1965.
AUSENCIA
ÌAusencia! Tejido de silencios
que esclarecen esta herida
que aún cicatrizada sangra.
Cauterio alarido sin voz
a través de un puňado de tiempo
alimentado de ti.
Ausencia, avara de presencias materiales,
dos caminos, dos sombras,
dos pasajes, dos vidas.
Cansancio de soledad…
inmisericordes insomnios
aferrados al pensamiento,
onda sonora que al minuto del recuerdo
deja duelo y sollozo
en el ala que sueňa la distancia.
Carmen Abad
Circa 1964
ABSENCE
Absence ! Tissu de silences
qui pâlissent cette blessure
dont la cicatrice saigne encore.
Muet remède tonitruant
à travers une pluie d’instants
nourris de toi.
Absence, avare de présences matérielles,
deux chemins, deux ombres,
deux passages, deux vies.
Lasse solitude…
implacables insomnies
cramponnées aux pensées,
onde sonore qui à l’heure du souvenir
dépose deuil et sanglots
sur son aile qui aspire à l’envol.
Carmen Abad
Circa 1964